Les soins et gestes spécifiques en EAJE

Les soins et gestes spécifiques en EAJE
06.04.2018 L’essentiel Temps de lecture : 4 min

Quand l’enfant nécessite des soins et gestes spécifiques, comment sécuriser le cadre de son accueil en EAJE ?

Cet article apporte des repères pour poser un cadre « sécure » à l’accueil d’un enfant ayant des problèmes de santé.

Les soins et gestes spécifiques peuvent être classés en 4 catégories :

1. Les actes de la vie courante

Les actes de la vie courante (AVC) correspondent par définition à des soins apportés à l’enfant, soins qui ne nécessitent pas d’avis médical ou d’ordonnance : lavage de nez, nettoyage de plaie, de morsure, soin d’une contusion, d’un saignement de nez, d’un coup de soleil, d’un érythème fessier, traitement de la fièvre, d’une piqûre d’insecte, d’une poussée dentaire …
Afin de sécuriser ces soins, des protocoles peuvent être écrits par la structure, validés par le médecin de crèche, évitant ainsi le recours à des ordonnances individuelles et variées. (ex : la crème de base utilisée pour un érythème fessier sera toujours la même, sauf cas particulier justifié).
Ces protocoles doivent être revus et actualisés régulièrement par le médecin de crèche.
Tous les professionnels de l’EAJE peuvent appliquer ces gestes dans la mesure où un protocole est établi.

2. L’administration de médicaments

L’administration de médicaments en crèche est définie par l’article L2111-3-1 du code de la santé publique, modifié par l’ordonnance n° 2021-611 du 19 mai 2021 relative aux services aux familles

Dans le cadre des modes d’accueil du jeune enfant mentionnés au I de l’article L. 214-1-1 du code de l’action sociale et des familles, les professionnels prenant en charge les enfants peuvent administrer à ces derniers, notamment lorsqu’ils sont en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques, et à la demande de leurs représentants légaux, des soins ou des traitements médicaux dès lors que cette administration peut être regardée comme un acte de la vie courante au sens des dispositions de l’article L. 313-26 du même code, que ces soins ou traitements ont fait l’objet d’une prescription médicale et que le médecin prescripteur n’a pas expressément demandé l’intervention d’un auxiliaire médical.

Pour plus d’informations, consultez notre article sur ce sujet :
https://www.enfant-different.org/a-la-creche/ladministration-de-medicaments-en-creche/

3. Les besoins spécifiques avec PAI

Les besoins spécifiques concernent les maladies chroniques qui nécessitent la mise en place d’un PAI (Protocole d’Accueil Individualisé). L’accueil de ces enfants implique un apprentissage de gestes spécifiques par les professionnels. Pour les maladies chroniques comme les allergies, l’asthme, l’épilepsie, le médecin de la crèche peut former les professionnels à la conduite à tenir adaptée. Celle-ci est consignée dans le PAI.
Dans le cas d’un bouton gastrique ou d’une trachéotomie, les prestataires qui fournissent le matériel médical doivent former les parents et le personnel de la structure, avant l’accueil de l’enfant. En l’absence de professionnels formés, l’accueil de l’enfant peut être suspendu provisoirement.
Les prestataires ont un statut de formateur. Le PAI est écrit par le médecin de crèche ou celui de l’hôpital.

Seuls les professionnels qui ont été formés peuvent ensuite intervenir en cas de besoin, pour appliquer les soins et gestes consignés dans le PAI.

4. Les situations d’urgence

Elles correspondent à des événements graves et urgents, nécessitant la mise en œuvre de gestes d’urgence sans lesquels l’état de santé de l’enfant va se dégrader. Ces évènements surviennent pour la première fois dans la structure, l’enfant n’a donc pas encore de PAI.
Par exemple, cela peut être une convulsion fébrile ou non, un urticaire géant, une crise d’asthme ou d’épilepsie,…
En cas de risque vital, toute personne travaillant dans la structure, met en œuvre les gestes d’urgence adaptés pour sécuriser l’enfant (ex : éviter le risque de chute et d’inhalation en cas de crise convulsive, tape dans le dos en cas d’obstruction complète par un corps étranger) et appelle le 15

Fotolia_24904968_samu15.jpgEn l’absence de formation ou de doute, il faut appeler le 15
Ce qui est dit au téléphone par le médecin du SAMU fait office d’ordonnance :

  • pour l’administration de médicaments
  • pour la conduite à tenir vis-à-vis de l’enfant dans le lieu d’accueil
  • pour la régulation médicale

En conclusion, il convient de se référer aux ordonnances, aux protocoles de soins (Protocoles internes à la structure, Projet d’Etablissement, PAI, PPA, etc…), seuls documents à même de distinguer s’il est question d’un acte de la vie courante, auquel cas tout professionnel de la structure peut mettre en œuvre ; ou s’il s’agit d’un soin ou acte spécifique nécessitant l’intervention d’un professionnel formé ou d’une infirmière libérale.

Nous remercions le Dr Cao-Nong, pédiatre de crèche, pour ses conseils

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